Mélanie - Sexothérapie & Tantra

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Comment se défaire d’un pervers narcissique?

« Je considère que c’est le devoir de tous ceux qui, solitaires, vont leur propre chemin, de faire part à la société de ce qu’ils ont découvert au cours de leur voyage d’exploration. Que ce soit une fontaine fraîche pour ceux que tourmente la soif, ou que ce soit le désert stérile de l’erreur. Dans la première éventualité, on aide son prochain, dans la seconde on l’avertit. » — Psychologie de l’inconscient

C’est à coeur ouvert que j’écris cet article. Après avoir tant étudié “le pervers narcissique”, je me pavanais innocemment en pensant, malgré moi, que ces derniers croiseraient toujours le chemin des autres et non le mien. Et puis, j’ai fait l’expérience, aussi désagréable fut-elle, de me perdre en chemin.

Ce n’est qu’après avoir rassemblé suffisamment de courage pour me défaire de cette prison émotionnelle que j’ai, naturellement, croisé le chemin d’un trop grand nombre de personnes qui, tout comme moi, ont fait l’expérience peu fortuite du Pervers Narcissique. Il semble que ce dernier est le “fléau” d’une société malade, pullulant de toutes parts, témoignant d’un mal-être profond chez la gente masculine.

Je pose donc ces mots afin que ceux et celles encore sous l’emprise quelconque d’un individu, puissent trouver la force qui réside à l’intérieur de leur être, pour leur permettre de dire “Je m’en vais.”, sans regarder derrière.

CARACTÉRISTIQUES D’UN PERVERS NARCISSIQUE

On en parle de plus en plus, et quelque part… c'est tant mieux. Pourtant on a souvent tendance à qualifier de “pervers narcissique” le patron envahissant, l'ami un peu tyran ou le père autoritaire. Alors voilà dix points pour repérer un vrai manipulateur, sans se tromper.

1. un séducteur hors-pair

Il sait vous séduire (il sait séduire tout le monde d’ailleurs), vous dire ce qui vous plaît et ce que vous voulez entendre. Dans une relation amoureuse, il est l'homme idéal, le prince charmant attentionné et vous comble... jusqu'à ce que le masque tombe.

Il cherche à évoluer sous les feux de la rampe (mais pas trop, pour ne pas attirer l’attention), à choisir des situations où d'autres pourront les admirer — notamment sur le plan professionnel ou social. Il veut capter l'attention de ses semblables qu'il considère, par ailleurs, comme de simples faire-valoir, victimes potentielles qu’ils n'hésitera pas à critiquer.

2. Le double visage

Il change de masque suivant les besoins, tantôt séducteur paré de toutes les qualités, tantôt victime faible et innocente. Il a un souci scrupuleux des apparences, donnant le plus souvent l’image, valorisante pour son ego, d’une personne parfaite, image qui cache son absence d’émotion, d’amour, de sincérité et d’intérêt pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne s'intéresse pas à la réalité, tout est pour lui jeu d'apparences et de manipulation de l'autre. Il excelle à susciter, amplifier et faire alterner chez l'autre regrets et peurs. Les pervers sont les professionnels de la double vie et de la double personnalité.

3. L'utilisation de la violence 

Elle fait partie des techniques d'intimidation et d'humiliation du pervers narcissique envers sa proie. Les critiques sont permanentes en public (toujours en finesse) ou en privé. Il utilise son pouvoir de séduction, ses talents de comédien, son apparence de sérieux, toutes les facettes de ses « personnalités » pour s'imposer. Il aime arrêter toute discussion par quelque phrase définitive, utilisant le principe d’autorité : « Je suis malade ! », ou bien « Tu te rends compte de ce que tu me demandes/tu me fais ! », « Je ne pense pas que tu réalises ! ». De la violence verbale à la violence psychologique permanente, le manipulateur franchit parfois la barrière de la violence physique lorsqu'il sent que sa victime est sur le point de faire éclater la vérité.

4. Isoler et diviser pour mieux régner

Pour être parfaitement sûr que sa proie ait continuellement besoin de lui, le pervers narcissique coupe peu à peu tous les liens qui unissent la victime à ses proches. Sa propre famille est parfois même retournée contre elle. L'isolement est total.

5. L'induction

La grande force du pervers narcissique est l'art de l'induction. Il s'applique à provoquer chez l'autre des sentiments, des réactions, des actes, ou, au contraire, à les inhiber. Il utilise successivement injonctions et séduction. Evitant d'exprimer à l'autre ce qu'il pense, de l'éclairer sur ses intentions, il procède par allusion, sans jamais se compromettre. Pour mieux duper, il suscite chez l'autre un intérêt pour ce qui va faire l'objet de la duperie, qu'il va rendre aussi alléchant que possible sans jamais en parler ouvertement. Etalant connaissances, savoir, certitudes, il va pousser l'autre à vouloir en savoir plus, à convoiter l’objet en question et à exprimer son désir de se l’approprier.

Il procède de la même façon s’il a l'intention a priori de refuser quelque chose. L'autre, qui n'avait pas l'idée de demander quoi que ce soit, va se sentir pris à contre-pied sans savoir exactement pourquoi : il se promettra alors de ne jamais demander quelque chose, il doutera de sa propre honnêteté, ou même se sentira suspect, entrant inconsciemment dans le jeu du pervers narcissique. Ce dernier, pour prendre l'ascendant sur sa « victime », assortira volontiers son discours d'un message moralisateur et s'affichera comme un être « noble et pur », contraignant l'autre qui ne veut pas être repoussé à s'identifier à cette morale, que cela soit dans l’acceptation ou le refus de la chose suggérée.

6. Gare aux phases de « lunes de miel »

Au début, vous êtes la meilleure, la plus douée, la plus cultivée… Personne d'autre que vous n’a compté pour lui. Ces éloges et ces protestations d'attachement lui permettent de mieux « vous couler » ensuite en jouant sur l'effet de surprise pour chacun de vos défaut, et de vous atteindre d'autant plus que vous ne vous attendiez pas à l'attaque et qu'il a en outre pris soin de choisir précisément le moment où vous pouviez le moins vous y attendre.

“Lune de miel” : c'est le terme employé pour montrer que le pervers narcissique revêt régulièrement son masque de séducteur pour faire retomber sa proie dans ses filets. Non, il ne change pas. Non, il ne demande pas réellement pardon. C'est encore un outil de manipulation pour obtenir quelque chose ou endormir la méfiance de la victime.

7. Le pervers narcissique est dénué d'empathie

Le trait de caractère ou plutôt cette perversion de la personnalité est typique. Il ne ressent ni chaud ni froid en voyant sa proie souffrir et se détruire car il ne l'aime pas. Au contraire, il éprouve même une certaine jouissance à la voir dans la détresse. Étant un très bon acteur, il peut feindre l’empathie pour solidifier l’emprise qu’il a sur sa proie.

8. Le mensonge au quotidien

C'est pathologique chez les pervers narcissiques. Ils mentent en permanence pour se faire valoir, être flattés, admirés et aimés par leur entourage. Car c'est cela qu'ils cherchent avant tout. Ils s'attribuent parfois même les qualités et succès de leur victime tant la soif de reconnaissance est grande. Malgré ce trait de sa personnalité, il fera passé sa proie pour la menteuse/manipulatrice et lui, la franchise incarnée. Ce sont de véritables caméléons, aptes à mimer les attitudes et les paroles de son interlocuteur pour susciter chez lui l'illusion d'un accord parfait, d'une entente exceptionnelle qui ne cesse de s'approfondir.

9. Les déviances sexuelles 

Elles ajoutent une nouvelle ombre au tableau de ces personnalités. En couple, le pervers a des demandes sexuelles exigeantes (parfois violentes) et opte souvent pour le sexe “dominant-dominée”.

10. Intelligent, il est souvent paranoïaque

Il se méfie de sa proie. Il est constamment dans l’analyse de ce que sa victime dit ou fait, et anticipe ses moindre actions. Ainsi, si elle veut fuir, il lui faudra beaucoup de prévoyance, de discrétion et ne faire confiance à personne pour l'aider car le pervers narcissique aura sans doute disposé des « espions » parmi ses amis et son entourage. Et sera prêt à tout pour la punir de ce départ...


Comment se défaire d’un pervers narcissique ?

Tout d’abord, comprenons que le pervers narcissique est dans un raisonnement de toute puissance. Cette personne croit qu’elle a raison et que les autres ont tort. Il est donc difficile d’espérer lui faire changer de comportement. Bien qu’il soit parfois difficile d’identifier une relation toxique et de la quitter, la meilleure façon de se défaire de l’emprise d’un pervers narcissique est de mettre fin à la relation, particulièrement s’il s’agit d’une relation de couple. Ce type de relation peut conduire à de l’épuisement et à une perte de confiance en soi. De plus, tout espoir de vie harmonieuse et saine est vain !

À court terme, les personnes qui doivent poursuivre une relation avec un pervers narcissique, par exemple dans un milieu de travail, peuvent utiliser la contre-manipulation. Il s’agit de communiquer avec le pervers narcissique à l’aide de phrases courtes et floues, de faire preuve de beaucoup d’humour et d’ironie. L’important est de montrer à travers ses réponses que le pervers narcissique n’a pas de pouvoir sur les émotions d’autrui.

Être victime d’un pervers narcissique crée une confusion mentale. Ces bouleversements émotionnels empêchent parfois des réflexions rationnelles. De plus, le pervers narcissique cherche fréquemment à isoler la personne sur qui il exerce son emprise et tente parfois de lui faire couper le contact avec ses proches. Malgré cela, il est important de mettre son entourage au courant. Éventuellement prendre un avocat peut s’avérer utile, car les pervers narcissiques sont souvent des experts de la diffamation. Des amis suffisent parfois à venir en aide à une personne victime d’un pervers narcissique.

Afin de vous en sortir au mieux, coupez toute communication avec le P.N ! Ne le laissez pas vous recontacter. Il usera de tous les mécanismes de manipulation pour vous brouiller l’esprit et vous enfermer de nouveau dans le même schéma toxique qui vous a été présenté jusqu’alors.

Surtout, ne négligez en rien votre propre reconstruction ! Je vous conseille fortement un suivi thérapeutique à la suite d’une relation comme celle-ci.

Est-ce que ce trouble de la personnalité se soigne ?

Le trouble de la personnalité narcissique est souvent difficile à soigner, puisque le principal intéressé ne s'aperçoit pas toujours qu’il en est atteint. Habituellement, c'est l'entourage de cette personne qui constate qu’elle a besoin d’aide. Le pervers narcissique a souvent une vie de couple instable et des rapports avec l'entourage familial ou social conflictuels.

Dans de rares cas, par exemple suite à un divorce ou de nombreux échecs relationnels, le pervers narcissique peut avoir une prise de conscience et entreprendre un travail sur lui-même.
Différentes psychothérapies peuvent aider le patient à faire ressortir le mal-être qui a occasionné ce type de personnalité. L’origine de ce mécanisme de défense remonte souvent à la petite enfance.

La thérapie familiale regroupe la famille de la personne atteinte. Plusieurs sessions de discussions visent à explorer les conflits et les problèmes de communications afin de faire face aux problèmes relationnels.

La thérapie de groupe consiste à des rencontres avec des personnes qui ont le même type de problèmes et vise à améliorer les relations avec les autres. C’est une occasion d’apprendre à écouter les autres et à devenir sensible à leurs émotions.

La thérapie individuelle peut prendre plusieurs années avant que des résultats soient constatés. À long terme, la thérapie vise à restructurer la personnalité, afin de recréer une image positive et réaliste de soi-même. La thérapie permet d’apprendre à entretenir de meilleures relations avec les autres, des relations plus intimes, plus agréables et satisfaisantes.

D’expérience, ce type de relation transforme un être à vie.

Pour ma part, il s’est produit comme une mort interne — celle de l’innocence, sans doute — qui perdurait même après avoir quitté la relation. Elle était nourrit par ce sentiment d’incompréhension, mêlé à la culpabilité, la tristesse, la colère, le dégoût… Je me demandais :

“Comment un être peut-il jouer la comédie à ce point ? À partir de quand, la souffrance interne de quelqu’un est si intense, que le mental crée une PERSONA se nourrissant de la destruction d’autrui ? M’a-t-il aimée ? Est-il même capable d’aimer ?! … Pourquoi ai-je vécu cette expérience ?”

Une chose est sûre, c’est que j’ai trouvé la force de dire “Je m’en vais.” un soir où j’ai compris, telle une évidence, ce qui s’opérait dans cette relation toxique. Je compris que rien de ce que je suis ne pouvait arrêter le trouble de la personnalité de l’homme dont j’étais éprise et, qu’inconsciemment, j’acceptais d’endurer cette manipulation, ce sadisme et cette culpabilisation, car j’espérais bêtement que ma souffrance lui face assez de peine pour lui donner envie de changer … Et ce schéma, voyez vous, est un engrenage alimentant une destruction inéluctable du parti qui endure.

De cette expérience je tire une myriade de leçons de vie. Celles qui me permettent d’ouvrir les yeux sur toutes mes ressources, celles qui révèlent l’abondance d’amour dans ma vie ainsi que tous les êtres merveilleux qui m’entourent, et bien sûr, celles qui ne cesseront jamais de me faire grandir.

Si vous êtes persuadé.e qu’il a réussi à vous tuer, à détruire tout ce qu’il y avait en vous et que vous ne vous en remettrez jamais, sachez une chose: comme l’a si bien dit Christiane Singer dans “Les derniers Fragments d’un long voyage”

”Ce qui est bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour.”

Et tant qu’il y a l’Amour, il y a la Vie.


⚠️ : En tant qu'auteure de ce texte, je souhaite préciser que les propos exprimés ici ne représentent que mes opinions personnelles et ne doivent pas être attribués à quiconque d'autre. À tout lecteur, je rappelle que la responsabilité légale de mes propos me revient entièrement.