⚠️ : Ce PPQ peut heurter la sensibilité de certain(e)s lecteur(rice)s au vu de son caractère très exclusif. Sachez que l’auteure est consciente du choix de l’écriture de cet article et ne nie en aucun cas l’existence du panel tout entier de femmeS sur cette planète. Mélanie s’excuse d’avance auprès de toutes les femmes et hommes trans, toutes les femmes ménopausées (naturellement ou chimiquement), toutes les femmes qui n’ont plus d’utérus, toutes les femmes qui ne se retrouveront pas dans ces lignes, toutes les femmes qui n’arrivent pas à enfanter bien qu’elles le souhaitent profondément, et toutes les autres pour qui cet e-mail tout entier ou quelques mots viendront toucher quelque chose de désagréable, voir douloureux.

Le corps de la femme est une œuvre d'art. Le décrire autrement serait lui rendre un mauvais hommage. En tant que femmes, nous avons la capacité de créer et de maintenir la vie. Et qu'est-ce qui pourrait être plus beau que cela ?

Chaque mois, de la puberté à la ménopause, le corps féminin connaît des hauts et des bas et subit une série de changements. C'est pour cette raison que le corps féminin présente un paysage hormonal très différent de celui du corps masculin. Pourtant, nous vivons, travaillons et opérons dans un monde qui ne reconnaît pas les saisons changeantes du corps des femmes menstruées tout au long de leurs années fertiles. Cependant, la connaissance est un pouvoir et il n'est jamais trop tard pour apprendre les subtilités de votre cycle menstruel. (C’est bon à savoir pour les hommes également !)

Voici les quatre saisons d'un cycle menstruel et comment les appréhender :

L’hiver

La saison hivernale commence le premier jour de votre cycle (c'est-à-dire le premier jour des saignements). C'est le moment de vous retrancher chez vous et de vous concentrer sur votre bien-être. Pendant la saison hivernale, nos hormones sont au plus bas; il n'est pas inhabituel d'avoir l'impression de tourner à vide à ce moment. La libération physique de la muqueuse utérine draine l'énergie de votre corps, c'est donc le moment idéal pour vous reposer et vous remettre à zéro. Installez-vous confortablement dans le canapé et définissez vos intentions pour le mois à venir.

Une fois que vous vous serez familiarisée avec le calendrier de votre cycle, vous pourrez choisir de mettre en avant la saison hivernale et de planifier en conséquence. Vous avez le droit de vous réserver quelques jours de repos chaque mois.

Sur un plan sexuel : Certaines femmes cis-genre témoignent que cette période de leur cycle est littéralement “la période d’hivernage” : elles se replient sur elle-même, ont une chute de libido conséquente, et ont simplement besoin de repos et d’affection. Cela se manifeste par un rejet total de toutes formes de sexualité ou un désir de sexe tout doux. D’autres, au contraire, sont pleines d’énergie ! C’est la phase de “liquidation”. En d’autres termes, elles font le vide pour se sentir plus légères et être pro-actives pour le reste du mois, et ont donc envie de faire “the full job” — cela peut se traduire par le désir d’avoir une sexualité encore plus libérée que d’habitude.

Le printemps

Quand vous pensez au printemps, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ? Des fleurs, de longues journées et un sentiment de vivacité ? Cette saison de votre cycle menstruel n'est pas très différente.

Lorsque vos règles touchent à leur fin, votre taux d'œstrogène commence à augmenter, ce qui a un effet direct sur vos niveaux d'énergie et devrait vous donner du peps. Le printemps se situe dans la transition entre les menstruations et l'ovulation, et de nombreuses femmes vivent cette saison différemment. Certaines peuvent se sentir enthousiastes, créatives et motivées, tandis que d'autres peuvent se sentir tendres et vulnérables. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de se sentir ; où que vous soyez, c'est parfait.

Sur un plan sexuel : Certaines femmes cis-genre considèrent cette période comme une forme de renaissance ! Elles se sentent libérées du poids des symptômes menstruels (douleurs, fatigue, et autres), la libido remonte en flèche, l’énergie vitale revient petit à petit… Bref, elles savent ce qu’elles veulent et parfois, ce qu’elles veulent, c’est TOI ! Pour d’autres, elles se sentent encore un peu “grincheuses” dans le sillon de leurs règles. Elles refont doucement leur apparence sur le “sex-podium” mais pas trop vite. Les divas se font toujours attendre. D’autres encore se sentent comme dans un entre-deux, ni chaud, ni froid. À chacun son tempo.

L’été

Quand l'été arrive, nous sommes au sommet du monde. Pendant cette période, le corps ovule, ce à quoi il s'est préparé depuis la perte de la muqueuse utérine. À ce moment-là, les niveaux d'œstrogènes sont élevés et nous avons même une augmentation de la testostérone. C'est une période ardente où les introvertis deviennent extravertis et où les extravertis de naissance atteignent le niveau de confiance de Beyoncé. En été, notre corps est naturellement prêt pour le sexe : nous sommes plus humides et plus fertiles. Si vous essayez de concevoir, c'est le moment de prendre du lubrifiant et d'aller au lit.

Sur un plan sexuel : Brisons la glace d’un coup; cette période pourrait aussi être appelée “Only Dick/Pussy on my mind !” , c’est le moment que les hommes cis-genre sous-estiment le plus ! La libido de certaines femmes cis-genre n’est jamais aussi haute qu’à ce moment… et quand je dis ‘haute’, je veux aussi dire ‘HOT’ ! Un instinct primaire peut provenir du plus profond de nos entrailles, hurlant “C’EST L’HEURE DE PROCRÉER !!!!!” , ce qui peut même parfois nous empêcher de nous concentrer. Là encore, pas de surprise, certaines femmes ne sont absolument pas perturbées par cette vague hormonale. D’autres peuvent ressentir quelque chose de diamétralement opposé : fatigue, baisse de libido, et envie profonde de cocooning.

L’automne

Après l'ovulation, le corps de la femme emprunte l'une des deux voies suivantes : si vous avez conçu un enfant, c'est là que commence le magnifique voyage de la grossesse ; si vous n'avez pas conçu d'enfant, nous entrons dans l'automne.

C'est alors que le taux de progestérone commence à monter en flèche. Comparée à l'œstrogène, qui aime s'amuser, la progestérone est un peu plus grincheuse. Nous pouvons nous sentir plus sensibles pendant cette période et avoir envie de s’isoler. Alors que ce grand changement hormonal est en cours, l'automne peut être délicat. Alors que la progestérone augmente, les niveaux d'œstrogènes subissent une série de baisses avant d'amorcer leur déclin final. Ces changements soudains peuvent nous rendre d'humeur changeante, larmoyant(e)s et sensibles ; ou dans des circonstances plus extrêmes, vous pouvez vous sentir anxieuse et déprimée.

Un cycle menstruel typique comporte des hauts, des bas et tout ce qui se trouve entre les deux. Bien sûr, l'automne peut être délicat, mais armé des bonnes connaissances, nous pouvons embrasser le voyage et le traverser. Les jours meilleurs ne sont jamais très loin.

Sur un plan sexuel : En automne, le temps se gâte, et bien ici c’est pareil. Cette phase peut se caractériser par des petites sécheresses vaginales ou douleurs/gênes durant les rapports sexuels (comme un hypersensibilité vaginale). Certaines femmes disent que durant cette période, elles ont l’impression qu’aucun rapport n’est réellement satisfaisant, comme si elles restaient toujours sur leur fin ou qu'elles n’arrivaient pas à apprécier la manière dont on les touche. D’autres disent, qu’au contraire, à ce moment c’est le “DERNIER APPEL !” que leur utérus leur envoi avant de saigner de nouveau, et qu’elles expérimentent comme une vague de libido qui leur permet de jouir d’une sexualité sans “fluides rouges” encore un peu.

Prendre conscience et comprendre tous les hauts et les bas du cycle menstruel n’est pas une clé qui ne bénéficie qu’aux femmes cis-genre menstruées … En vous penchant sur toutes ces données, vous pouvez mieux appréhender vos rapports, améliorer vos relations, être davantage présent(e) pour ceux/celles que vous aimez et réussir à mettre des mots sur des choses que, jusqu’à aujourd’hui, vous subissiez — sans trop savoir pourquoi.

Le corps nous parle toujours alors, écoutons-le.

⚠️ : En tant qu'auteure de ce texte, je souhaite préciser que les propos exprimés ici ne représentent que mes opinions personnelles et ne doivent pas être attribués à quiconque d'autre. À tout lecteur, je rappelle que la responsabilité légale de mes propos me revient entièrement.