Hypersexualité : quand le plaisir devient un masque de tristesse

Ces dernières semaines, après mon réel sur l’hypersexualité, j’ai reçu un flot de réactions. Beaucoup pensaient que « hypersexualité » voulait simplement dire « aimer le sexe ». Erreur. Et cette confusion est révélatrice d’un problème plus large : notre société réduit encore trop souvent la sexualité des femmes à une étiquette — “pute”, “nymphomane”, “trop” ou “pas assez”. Alors remettons les choses en place.

Aimer le sexe n’est pas une pathologie ‼️

Avoir beaucoup de désir ou explorer librement sa sexualité ne fait pas de vous une personne « hypersexuelle » (ou comme aiment le dire les personnes non-éduquées sur la sexualité : “nymphomane”). L’hypersexualité, c’est tout autre chose :

  • Le sexe devient compulsif, presque incontrôlable.

  • Il sert à fuir une souffrance, pas à nourrir un désir libre.

  • Il laisse derrière lui un vide encore plus profond.
    Ce n’est donc pas une histoire de quantité ou de fréquence, mais de fonction psychique : jouissance choisie vs. fuite douloureuse.

Le signe de dépression le plus négligé, c’est souvent celui-là. Quand la tristesse est trop lourde, l’acte sexuel devient un calmant. Une manière d’éviter le gouffre intérieur. L’orgasme agit comme une micro-anesthésie. Mais très vite, le soulagement disparaît, et la solitude revient, amplifiée.
C’est ici que le piège se referme : plus on cherche à combler par le sexe, plus le vide se creuse.

L’hypersexualité n’est pas du désir, c’est du désespoir. Elle ne traduit pas un feu vital mais un feu de détresse. Derrière cette frénésie, il y a souvent un deuil non fait, une colère rentrée, une douleur qui n’a pas trouvé d’espace pour exister.
La question à se poser n’est donc pas : « Suis-je trop sexuel(le) ? » mais plutôt :

« Qu’est-ce que j’essaie de ne pas ressentir ? Qu’est-ce que j’essaie d’anesthésier ? »

Le sexe, en soi, n’est pas coupable. Ce qui fait la différence, c’est l’intention derrière l’acte. Une sexualité libre, joyeuse, assumée est un espace de vie, de rencontre et de puissance. L’hypersexualité, elle, signale une douleur muette.
Et parfois, la vraie question n’est pas « Pourquoi j’ai tellement envie de sexe ? » mais « Pourquoi suis-je aussi triste ? ».

La sexothérapie est là pour ça ‼️
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